Dans quelle zone êtes-vous ? Confort ou effort ? Pourquoi est-il important de le savoir ? Parce que la zone de confort n’est pas toujours si confortable, et la zone d’effort peut se révéler stimulante. Alors où en êtes-vous et comment vous mettre en mouvement pour aller vers un territoire de création, de découverte de ses potentiels, d’évolution…, celui du développement.
« Choisir l’inconfort plutôt que les regrets »
Caroline Hercz
Zone de confort ou zone de regret ?
Pourquoi se détacher de sa zone de confort au travail ?
Je suis dans une zone de confort lorsque je travaille depuis plusieurs années avec la même équipe, en maîtrise de mon environnement et de mes compétences. J’ai la reconnaissance de mes pairs et de ma hiérarchie, je suis en confiance.
Oui cependant… Est-ce que je ne m’ennuie pas un peu ? Ne suis-je pas frustré·e de ne pas avoir eu ce poste, à l’instar de mon collègue qui a su se mettre en mouvement ? Ou ne suis-je pas en train d’affaiblir mon équipe à la garder bien au chaud sans trop la challenger ? Un autre exemple est Philippe, manager, qui aime travailler de façon intuitive et spontanée, c’est là sa force, être réactif sans jamais rien préparer. Sa zone de confort. Mais pour ses collaborateurs et sa hiérarchie, c’est angoissant. Sans directives claires, il entretient une forme de confusion et cela impact sa crédibilité.
Rester dans sa zone de confort, c’est donc prendre le risque de ne pouvoir accéder à certaines opportunités, d’adopter un comportement répétitif ou ne pas se remettre en question, perdre sa motivation ou ne cesser de pester, ne pas développer ses compétences ni celle de ses collaborateurs, voir diminuer sa créativité et son énergie ou perdre confiance en soi. Avec une conséquence possible : le bore out.
Et vous, êtes-vous dans une zone de confort car vous l’avez vraiment choisi ou parce que vous n’avez pas pu ou plus voulu faire d’effort… ?
La zone d’effort… Un risque et une opportunité
Je suis par exemple en zone d’effort lorsque je dois intégrer un poste avec plusieurs marches à monter dans un nouvel environnement, avec une nouvelle équipe à constituer, de nouvelles compétences à développer pour réussir ma mission…
La zone d’effort peut être angoissante, éreintante. À vouloir bien faire, je m’épuise, j’essaie de faire plaisir à tout le monde, je suis dans une recherche de crédibilité qui me pousse à travailler toujours plus, à vouloir être dans la perfection. Cela m’éloigne de mon authenticité et m’empêche d’accepter de demander de l’aide. Le risque du burn out peut devenir réalité…
Pourtant, la zone d’effort est une zone de défi. Elle est excitante, stimulante, elle pousse à l’innovation constante, à la recherche de solutions. Et c’est elle qui vous permettra de quitter la zone de confort pour être en zone de développement et progresser.
C’est ce qu’a vécu cette dirigeante, Sophie. Trop concentrée sur le contrôle, elle n’arrivait pas à déléguer, cela lui était trop anxiogène. Pour l’aider, je lui ai proposé des méthodes, des outils concrets qui lui ont permis de se détacher du quotidien et du micro-management. Elle est ainsi passée d’une zone de confort (le contrôle) à la zone d’effort (accepter de ne pas tout contrôler, de lâcher prise, de faire confiance), ses collaborateurs ont gagné en autonomie et elle a retrouvé du temps pour mettre en place la stratégie de son entreprise à long terme.
Pour prendre conscience de ces étapes, pour mieux comprendre ce qui se passe en soi, il est nécessaire de bien se connaître. Être capable de se remettre en cause, de gérer son stress, et alors d’avancer. D’où l’importance parfois de se faire accompagner.
Et de savoir discerner la zone dans laquelle nous sommes.
Les clés pour sortir de sa zone de confort
- Savoir reconnaitre ses points de vigilance : ce qui vous met en stress,
vous agace ou vous met en colère… - Mieux se connaître : plutôt perfectionniste, désordonné(e), dans l’affect
ou le contrôle… - Apprendre à gérer ses émotions, développer son intelligence émotionnelle
pour moins subir et devenir davantage maître de ses émotions - Identifier ses leviers de motivation et ses forces
- Avoir un projet, un objectif, développer sa vision à long terme
- Ne pas tout changer d’un coup, avancer par étape et appréhender ses forces pour s’appuyer sur une base solide. Si par exemple vous changez de poste, maintenez votre zone d’excellence, si vous prenez une équipe plus importante, gardez un temps votre style de leadership avant d’évoluer
- Sortir de son complexe d’imposture en renforçant son sentiment de légitimité, accepter de commettre des erreurs
Les clés pour sortir de sa zone d’effort
- Prendre du recul, élargir sa perspective, adopter une vision « hélicoptère »
de sa situation - Accepter d’apprendre une marche après l’autre, calibrer son niveau d’exigence
- Gérer son agenda stratégique (Voir notre article Pourquoi suivre le rythme des saisons peut nous aider à mieux gérer nos enjeux professionnels)
- Trouver un équilibre entre crédibilité et authenticité (Voir notre article Comment troquer ses tongs pour ses costumes sans perdre son authenticité ?)
- Accepter de demander de l’aide
- Sortir d’un perfectionnisme bloquant
- S’entourer de personnes ressources qui reconnaissent votre valeur,
vos compétences et vous le disent - Noter chaque jour les éléments positifs, célébrer ses succès
Auto-coaching : quelques questions à vous poser pour vous aider…
– Qu’est-ce qui vous retient dans votre zone de confort ?
– Quels sont les avantages/inconvénients à rester/sortir de votre zone de confort ?
– Qu’est-ce qui vous motive au quotidien ? Quel est le niveau de satisfaction
de votre activité aujourd’hui ?
Conseils de lecture
– L’apprentissage de l’imperfection de Tal Ben-Shahar – Trop bon élève au travail ? Attention danger ! de Karine AubryCaroline Hercz
Executive Coach